Navigate
Bien que l’accès à la nourriture soit un droit fondamental pour tous les Canadiens, 4 millions de personnes, incluant 1,6 million d’Ontariens, sont touchés par l’insécurité alimentaire. Des solutions telles qu’un revenu de base garanti, des emplois offrant un salaire et des avantages sociaux décents et des taux d’assistance sociale qui reflètent le coût de la vie réel sont nécessaires pour que tout le monde puisse acheter suffisamment de nourriture. 

 

Tenez-vous au courant

 

Passez le mot 

 
D’autres ne sont peut-être pas au courant du problème de l’insécurité alimentaire. Informez-les :
  • Discutez du problème de l’insécurité alimentaire pendant le souper ou lors de sorties sociales
  • Partagez le lien de la campagne  La nourriture ne suffit pas à éliminer la faim sur les médias sociaux avec ce lien: http://bit.ly/2DRKYoK
  • Faites suivre les messages twitter @RDsPubHealthON
  • Utilisez notre Trousse d’outils action jeunesse contre l’insécurité alimentaire pour mener une campagne dans ton école secondaire ou dans un club de jeunes de la communauté
 
 

Cliquer pour envoyer cette lettre ouverte au Premier Ministre Justin Trudeau et aux chef des partis politiques fédéraux

 
T. Hon. Justin Trudeau  justin.trudeau@parl.gc.ca
Hon. Andrew Scheer, Chef de l’Opposition et du Parti Conservateur  andrew.scheer@parl.gc.ca
Yves-François Blanchet, Chef du Bloc Québécois  Yves-Francois.Blanchet@parl.gc.ca 
Jagmeet Singh, Chef du Nouveau Parti Démocratique Jagmeet.Singh@parl.gc.ca 
Jo-Ann Roberts, Chef par interim du Parti Vert leader@greenparty.ca
 

Cher Premier Ministre Trudeau, M. Scheer, M. Blanchet, M. Singh et Mme Roberts,
 

 

Je vous écris à propos d’un problème grave de santé publique – l’insécurité alimentaire des ménages. L’insécurité alimentaire c’est ne pas avoir suffisamment d’argent pour acheter de la nourriture. Elle est causée par des revenus insuffisants et précaires. Ce problème s’est incontestablement aggravé avec la pandémie de COVID-19.

Le nombre de Canadiens qui n'avaient pas assez d'argent pour mettre de la nourriture sur leurs tables en 2017-2018 est estimé à 4,4 millions (12,7% des ménages) - plus élevé que toute estimation nationale précédentei.    En plus de la détérioration de la situation de bon nombre de ces personnes, de plus en plus de Canadiens souffrent d'insécurité alimentaire en raison d'arrêts de travail généralisés et de pertes d'emplois associées à la pandémie. L'insécurité alimentaire est un indicateur très sensible d'un niveau extrême de privation matérielle qui a un impact négatif sur le bien-être physique, mental et social et l'espérance de vie des personnes.

Je félicite le gouvernement canadien d'avoir rapidement mis en œuvre des réponses à la pandémie de COVID-19 basées sur le revenu, y compris la Prestation canadienne d'urgence (PCU), la Prestation d'urgence canadienne pour étudiants (PCUE) et la Subvention salariale d'urgence du Canada (SSUC). Ces programmes et d'autres soutiens économiquesii  soulagent les difficultés financières de nombreux Canadiens, leur permettant de payer le loyer et de mettre de la nourriture sur la table. Cependant, certains groupes sont restés très vulnérables à l’insécurité alimentaire.

Les Canadiens recevant de l'aide sociale représentaient environ 15% des personnes vivant avec une insécurité alimentaire en 2017-2018.i Parce que leurs revenus sont si faibles (733$ sur Ontario travail), les bénéficiaires de l'aide sociale sont les plus susceptibles de souffrir d’insécurité alimentaire grave - de se passer de nourriture en raison d'un manque d'argent. Compte tenu des perturbations actuelles de l'accessibilité alimentaire en raison de la pandémie et de l’augmentation du prix des alimentsiii  prévues avant la pandémie, sans augmentation proportionnelle des taux de prestations, une augmentation de la prévalence de l’insécurité alimentaire grave peut être attendue.

Le plus grand segment de Canadiens vivant dans l’insécurité alimentaire en 2017-2018 (65%) a déclaré que l'emploi était leur principale source de revenu.i La forte prévalence de l'insécurité alimentaire parmi la main d’oeuvre provient des emplois précaires et peu rémunérés et des ménages vivant sur un seul revenu mais comptant plusieurs personnes. Avec la perte d'emplois sans précédent due à COVID-19, beaucoup plus de personnes seront aux prises avec des revenus nettement inférieurs. Bien que 2000$/mois fournis par le PCU puissent être suffisants pour une personne seule partageant un loyer avec d'autres, par exemple, ce montant n’est pas suffisant pour payer les frais de logement et de nourriture mensuels pour une famille de quatre personnes avec un seul revenu.

Des réponses alimentaires à l'insécurité alimentaire ont également été déployées pendant la pandémie, notamment un investissement fédéral de 100 millions de dollars pour les banques alimentaires et d'autres types de systèmes de distribution de charité.ii  Cependant, la charité alimentaire a toujours été une réponse inadéquate et inefficace face à l’insécurité alimentaire. Avant COVID-19, seulement environ 25% des personnes vivant dans l'insécurité alimentaire au Canada utilisaient les banques alimentairesiv.  Ceux qui luttent pour se permettre assez de nourriture ont également de la difficulté à payer le loyer et d'autres dépenses, alors même si se voir offrir quelques sacs de nourriture peut aider à court terme, cela ne résout pas les contraintes financières à long terme des ménages. L'insécurité alimentaire n'est pas un problème de nourriture, c'est un problème de revenuv.  Les gouvernements qui investissent dans des systèmes de charité alimentaire pour servir ceux qui n'ont pas d'argent pour accéder à la nourriture par les moyens les plus dignes sont moralement, légalement et politiquement injustesvi

Bien que l'on espère que la fuite économique de la pandémie de COVID-19 sera de courte durée pour de nombreux ménages canadiens, la reprise prendra plus de temps pour d'autres. Beaucoup ne pourront pas compenser la perte de revenu, et certains seront poussés au chômage permanent et à la faillite. La pauvreté persistante est un problème important au Canada, tout comme l’insécurité économique de ceux qui sont devenus pauvres à tout moment en raison de la pandémie. Les personnes sans ressources suffisantes pour répondre dignement à des besoins modestes ont besoin d'un revenu sûr, adéquat et prévisible à long terme - une police d'assurance pour se protéger contre le risque de pauvreté et de pertevii.  Le moment est maintenant venu pour le Canada de planifier et d'offrir un revenu de base garanti solide qui protège les citoyens en âge de travailler contre un seuil de revenu insuffisant pour répondre aux besoins de base. « Les gens qui ont de l'argent… ont la possibilité de dépenser cet argent comme bon leur semble, et les gens savent toujours mieux que les bureaucrates ou les organismes de charité ce dont leurs familles ont le plus besoin. »vii

En 2018, le directeur parlementaire du budget a estimévii  qu'un revenu de base pour tous les Canadiens, basé sur le modèle du revenu de base de l'Ontario, coûterait environ 76 milliards de dollars. Cependant, lorsque les économies de coûts immédiates sont supprimées, comme les coûts d'aide sociale et les remboursements de TPS, le coût net serait de 44 milliards de dollars. Ce coût net est bien inférieur au coût de la pauvreté au Canada. Un revenu de base garanti pour tous cadrerait également bien avec les piliers de la Stratégie canadienne de réduction de la pauvreté, car elle contribuerait à favoriser la dignité, les possibilités et la sécurité de tous les bénéficiaires.

Je vous demande de prendre des mesures immédiates pour promulguer une législation garantissant un revenu de base comme réponse efficace à long terme au problème de la pauvreté persistante et de l'insécurité alimentaire des ménages ainsi qu'aux conséquences à plus court terme des retombées économiques de la pandémie de COVID-19.
 
 Sincèrement, 

Champ pour entrer le prénom
Champ pour entrer le nom de famille
Champ pour saisir le courriel
Champ pour saisir le code postal
Please choose whether you are an individual or an organization to load our suggested template

Cher Premier Ministre Trudeau, M. Scheer, M. Blanchet, M. Singh et Mme Roberts:

 

Je vous écris à propos d’un problème grave de santé publique – l’insécurité alimentaire des ménages. L’insécurité alimentaire c’est ne pas avoir suffisamment d’argent pour acheter de la nourriture. Elle est causée par des revenus insuffisants et précaires. Ce problème s’est incontestablement aggravé avec la pandémie de COVID-19.

Le nombre de Canadiens qui n'avaient pas assez d'argent pour mettre de la nourriture sur leurs tables en 2017-2018 est estimé à 4,4 millions (12,7% des ménages) - plus élevé que toute estimation nationale précédentei.    En plus de la détérioration de la situation de bon nombre de ces personnes, de plus en plus de Canadiens souffrent d'insécurité alimentaire en raison d'arrêts de travail généralisés et de pertes d'emplois associées à la pandémie. L'insécurité alimentaire est un indicateur très sensible d'un niveau extrême de privation matérielle qui a un impact négatif sur le bien-être physique, mental et social et l'espérance de vie des personnes.

Je félicite le gouvernement canadien d'avoir rapidement mis en œuvre des réponses à la pandémie de COVID-19 basées sur le revenu, y compris la Prestation canadienne d'urgence (PCU), la Prestation d'urgence canadienne pour étudiants (PCUE) et la Subvention salariale d'urgence du Canada (SSUC). Ces programmes et d'autres soutiens économiquesii  soulagent les difficultés financières de nombreux Canadiens, leur permettant de payer le loyer et de mettre de la nourriture sur la table. Cependant, certains groupes sont restés très vulnérables à l’insécurité alimentaire.

Les Canadiens recevant de l'aide sociale représentaient environ 15% des personnes vivant avec une insécurité alimentaire en 2017-2018.i Parce que leurs revenus sont si faibles (733$ sur Ontario travail), les bénéficiaires de l'aide sociale sont les plus susceptibles de souffrir d’insécurité alimentaire grave - de se passer de nourriture en raison d'un manque d'argent. Compte tenu des perturbations actuelles de l'accessibilité alimentaire en raison de la pandémie et de l’augmentation du prix des alimentsiii  prévues avant la pandémie, sans augmentation proportionnelle des taux de prestations, une augmentation de la prévalence de l’insécurité alimentaire grave peut être attendue.

Le plus grand segment de Canadiens vivant dans l’insécurité alimentaire en 2017-2018 (65%) a déclaré que l'emploi était leur principale source de revenu.i La forte prévalence de l'insécurité alimentaire parmi la main d’oeuvre provient des emplois précaires et peu rémunérés et des ménages vivant sur un seul revenu mais comptant plusieurs personnes. Avec la perte d'emplois sans précédent due à COVID-19, beaucoup plus de personnes seront aux prises avec des revenus nettement inférieurs. Bien que 2000$/mois fournis par le PCU puissent être suffisants pour une personne seule partageant un loyer avec d'autres, par exemple, ce montant n’est pas suffisant pour payer les frais de logement et de nourriture mensuels pour une famille de quatre personnes avec un seul revenu.

Des réponses alimentaires à l'insécurité alimentaire ont également été déployées pendant la pandémie, notamment un investissement fédéral de 100 millions de dollars pour les banques alimentaires et d'autres types de systèmes de distribution de charité.ii  Cependant, la charité alimentaire a toujours été une réponse inadéquate et inefficace face à l’insécurité alimentaire. Avant COVID-19, seulement environ 25% des personnes vivant dans l'insécurité alimentaire au Canada utilisaient les banques alimentairesiv.  Ceux qui luttent pour se permettre assez de nourriture ont également de la difficulté à payer le loyer et d'autres dépenses, alors même si se voir offrir quelques sacs de nourriture peut aider à court terme, cela ne résout pas les contraintes financières à long terme des ménages. L'insécurité alimentaire n'est pas un problème de nourriture, c'est un problème de revenuv.  Les gouvernements qui investissent dans des systèmes de charité alimentaire pour servir ceux qui n'ont pas d'argent pour accéder à la nourriture par les moyens les plus dignes sont moralement, légalement et politiquement injustesvi

Bien que l'on espère que la fuite économique de la pandémie de COVID-19 sera de courte durée pour de nombreux ménages canadiens, la reprise prendra plus de temps pour d'autres. Beaucoup ne pourront pas compenser la perte de revenu, et certains seront poussés au chômage permanent et à la faillite. La pauvreté persistante est un problème important au Canada, tout comme l’insécurité économique de ceux qui sont devenus pauvres à tout moment en raison de la pandémie. Les personnes sans ressources suffisantes pour répondre dignement à des besoins modestes ont besoin d'un revenu sûr, adéquat et prévisible à long terme - une police d'assurance pour se protéger contre le risque de pauvreté et de perteviiLe moment est maintenant venu pour le Canada de planifier et d'offrir un revenu de base garanti solide qui protège les citoyens en âge de travailler contre un seuil de revenu insuffisant pour répondre aux besoins de base. « Les gens qui ont de l'argent… ont la possibilité de dépenser cet argent comme bon leur semble, et les gens savent toujours mieux que les bureaucrates ou les organismes de charité ce dont leurs familles ont le plus besoin. »vii

En 2018, le directeur parlementaire du budget a estimévii  qu'un revenu de base pour tous les Canadiens, basé sur le modèle du revenu de base de l'Ontario, coûterait environ 76 milliards de dollars. Cependant, lorsque les économies de coûts immédiates sont supprimées, comme les coûts d'aide sociale et les remboursements de TPS, le coût net serait de 44 milliards de dollars. Ce coût net est bien inférieur au coût de la pauvreté au Canada. Un revenu de base garanti pour tous cadrerait également bien avec les piliers de la Stratégie canadienne de réduction de la pauvreté, car elle contribuerait à favoriser la dignité, les possibilités et la sécurité de tous les bénéficiaires.

Je vous demande de prendre des mesures immédiates pour promulguer une législation garantissant un revenu de base comme réponse efficace à long terme au problème de la pauvreté persistante et de l'insécurité alimentaire des ménages ainsi qu'aux conséquences à plus court terme des retombées économiques de la pandémie de COVID-19.
 
 
References:
i. Tarasuk V, Mitchell A. Household food insecurity in Canada, 2017-18. Toronto, ON: Research to identify policy options to reduce food insecurity (PROOF); 2020 [cité le 25 avril 2020]. Disponible depuis: https://proof.utoronto.ca/.

ii. Plan d’intervention économique du Canada pour répondre à la COVID-19 [page Web en ligne]. Ottawa: Gouvernement du Canada [mis à jour le 24 avril 2020, cité le 25 avril 2020]. Disponible depuis: https://www.canada.ca/fr/ministere-finances/plan-intervention-economique.html.

iii. Charlebois S, Somogyi S, McGuinty E et al. Canada’s Food Price Report 10th Edition 2020. Disponible depuis: https://cdn.dal.ca/content/dam/dalhousie/pdf/sites/agri-food/Canada%20Food%20Price%20Report%20Eng%202020.pdf

iv. Diététistes en santé publique de l’Ontario (auparavant La société ontarienne des professionnel(le)s de la nutrition en santé publique). Énoncé de position sur les réponses à l’insécurité alimentaire. Novembre 2015. Disponible depuis: https://www.odph.ca/upload/membership/document/2016-02/position-statement-2015-final.pdf.

v. Power E, Belyea S, Collins P. "It's not a food issue; it's an income issue”: Using Nutritious Food Basket costing for health equity advocacy. Can J Pub Health, 2019;110:294-302. Disponible depuis: https://doi.org/10.17269/s41997-019-00185-5.

vi. Riches G. Food bank nations: Poverty, corporate charity and the right to food. 1st ed. New York, NY: Routledge; 2018.

vii. Forget E. Basic income for Canadians – The key to a healthier, happier, more secure life for all. Toronto, ON: James Lorimer & Company Ltd., Publishers; 2018.
 
viii. Bureau du directeur parlementaire du budget. Établissement du coût d’un revenu de base garanti national à l’aide du modèle de revenu de base de l’Ontario. Ottawa, ON; Avril 2018 [cité le 25 avril 2020]. Disponible depuis: https://www.pbo-dpb.gc.ca/web/default/files/Documents/Reports/2018/Basic%20Income/Basic_Income_Costing_FR.pdf

Sincèrement,

Cher Premier Ministre Trudeau, M. Scheer, M. Blanchet, M. Singh et Mme Roberts:

 

Je vous écris à propos d’un problème grave de santé publique – l’insécurité alimentaire des ménages. L’insécurité alimentaire c’est ne pas avoir suffisamment d’argent pour acheter de la nourriture. Elle est causée par des revenus insuffisants et précaires. Ce problème s’est incontestablement aggravé avec la pandémie de COVID-19.

Le nombre de Canadiens qui n'avaient pas assez d'argent pour mettre de la nourriture sur leurs tables en 2017-2018 est estimé à 4,4 millions (12,7% des ménages) - plus élevé que toute estimation nationale précédentei.    En plus de la détérioration de la situation de bon nombre de ces personnes, de plus en plus de Canadiens souffrent d'insécurité alimentaire en raison d'arrêts de travail généralisés et de pertes d'emplois associées à la pandémie. L'insécurité alimentaire est un indicateur très sensible d'un niveau extrême de privation matérielle qui a un impact négatif sur le bien-être physique, mental et social et l'espérance de vie des personnes.

Je félicite le gouvernement canadien d'avoir rapidement mis en œuvre des réponses à la pandémie de COVID-19 basées sur le revenu, y compris la Prestation canadienne d'urgence (PCU), la Prestation d'urgence canadienne pour étudiants (PCUE) et la Subvention salariale d'urgence du Canada (SSUC). Ces programmes et d'autres soutiens économiquesii  soulagent les difficultés financières de nombreux Canadiens, leur permettant de payer le loyer et de mettre de la nourriture sur la table. Cependant, certains groupes sont restés très vulnérables à l’insécurité alimentaire.

Les Canadiens recevant de l'aide sociale représentaient environ 15% des personnes vivant avec une insécurité alimentaire en 2017-2018.i Parce que leurs revenus sont si faibles (733$ sur Ontario travail), les bénéficiaires de l'aide sociale sont les plus susceptibles de souffrir d’insécurité alimentaire grave - de se passer de nourriture en raison d'un manque d'argent. Compte tenu des perturbations actuelles de l'accessibilité alimentaire en raison de la pandémie et de l’augmentation du prix des alimentsiii  prévues avant la pandémie, sans augmentation proportionnelle des taux de prestations, une augmentation de la prévalence de l’insécurité alimentaire grave peut être attendue.

Le plus grand segment de Canadiens vivant dans l’insécurité alimentaire en 2017-2018 (65%) a déclaré que l'emploi était leur principale source de revenu.i La forte prévalence de l'insécurité alimentaire parmi la main d’oeuvre provient des emplois précaires et peu rémunérés et des ménages vivant sur un seul revenu mais comptant plusieurs personnes. Avec la perte d'emplois sans précédent due à COVID-19, beaucoup plus de personnes seront aux prises avec des revenus nettement inférieurs. Bien que 2000$/mois fournis par le PCU puissent être suffisants pour une personne seule partageant un loyer avec d'autres, par exemple, ce montant n’est pas suffisant pour payer les frais de logement et de nourriture mensuels pour une famille de quatre personnes avec un seul revenu.

Des réponses alimentaires à l'insécurité alimentaire ont également été déployées pendant la pandémie, notamment un investissement fédéral de 100 millions de dollars pour les banques alimentaires et d'autres types de systèmes de distribution de charité.ii  Cependant, la charité alimentaire a toujours été une réponse inadéquate et inefficace face à l’insécurité alimentaire. Avant COVID-19, seulement environ 25% des personnes vivant dans l'insécurité alimentaire au Canada utilisaient les banques alimentairesiv.  Ceux qui luttent pour se permettre assez de nourriture ont également de la difficulté à payer le loyer et d'autres dépenses, alors même si se voir offrir quelques sacs de nourriture peut aider à court terme, cela ne résout pas les contraintes financières à long terme des ménages. L'insécurité alimentaire n'est pas un problème de nourriture, c'est un problème de revenuv.  Les gouvernements qui investissent dans des systèmes de charité alimentaire pour servir ceux qui n'ont pas d'argent pour accéder à la nourriture par les moyens les plus dignes sont moralement, légalement et politiquement injustesvi

Bien que l'on espère que la fuite économique de la pandémie de COVID-19 sera de courte durée pour de nombreux ménages canadiens, la reprise prendra plus de temps pour d'autres. Beaucoup ne pourront pas compenser la perte de revenu, et certains seront poussés au chômage permanent et à la faillite. La pauvreté persistante est un problème important au Canada, tout comme l’insécurité économique de ceux qui sont devenus pauvres à tout moment en raison de la pandémie. Les personnes sans ressources suffisantes pour répondre dignement à des besoins modestes ont besoin d'un revenu sûr, adéquat et prévisible à long terme - une police d'assurance pour se protéger contre le risque de pauvreté et de perteviiLe moment est maintenant venu pour le Canada de planifier et d'offrir un revenu de base garanti solide qui protège les citoyens en âge de travailler contre un seuil de revenu insuffisant pour répondre aux besoins de base. « Les gens qui ont de l'argent… ont la possibilité de dépenser cet argent comme bon leur semble, et les gens savent toujours mieux que les bureaucrates ou les organismes de charité ce dont leurs familles ont le plus besoin. »vii

En 2018, le directeur parlementaire du budget a estimévii  qu'un revenu de base pour tous les Canadiens, basé sur le modèle du revenu de base de l'Ontario, coûterait environ 76 milliards de dollars. Cependant, lorsque les économies de coûts immédiates sont supprimées, comme les coûts d'aide sociale et les remboursements de TPS, le coût net serait de 44 milliards de dollars. Ce coût net est bien inférieur au coût de la pauvreté au Canada. Un revenu de base garanti pour tous cadrerait également bien avec les piliers de la Stratégie canadienne de réduction de la pauvreté, car elle contribuerait à favoriser la dignité, les possibilités et la sécurité de tous les bénéficiaires.

Je vous demande de prendre des mesures immédiates pour promulguer une législation garantissant un revenu de base comme réponse efficace à long terme au problème de la pauvreté persistante et de l'insécurité alimentaire des ménages ainsi qu'aux conséquences à plus court terme des retombées économiques de la pandémie de COVID-19.
 
 
References:
i. Tarasuk V, Mitchell A. Household food insecurity in Canada, 2017-18. Toronto, ON: Research to identify policy options to reduce food insecurity (PROOF); 2020 [cité le 25 avril 2020]. Disponible depuis: https://proof.utoronto.ca/.

ii. Plan d’intervention économique du Canada pour répondre à la COVID-19 [page Web en ligne]. Ottawa: Gouvernement du Canada [mis à jour le 24 avril 2020, cité le 25 avril 2020]. Disponible depuis: https://www.canada.ca/fr/ministere-finances/plan-intervention-economique.html.

iii. Charlebois S, Somogyi S, McGuinty E et al. Canada’s Food Price Report 10th Edition 2020. Disponible depuis: https://cdn.dal.ca/content/dam/dalhousie/pdf/sites/agri-food/Canada%20Food%20Price%20Report%20Eng%202020.pdf

iv. Diététistes en santé publique de l’Ontario (auparavant La société ontarienne des professionnel(le)s de la nutrition en santé publique). Énoncé de position sur les réponses à l’insécurité alimentaire. Novembre 2015. Disponible depuis: https://www.odph.ca/upload/membership/document/2016-02/position-statement-2015-final.pdf.

v. Power E, Belyea S, Collins P. "It's not a food issue; it's an income issue”: Using Nutritious Food Basket costing for health equity advocacy. Can J Pub Health, 2019;110:294-302. Disponible depuis: https://doi.org/10.17269/s41997-019-00185-5.

vi. Riches G. Food bank nations: Poverty, corporate charity and the right to food. 1st ed. New York, NY: Routledge; 2018.

vii. Forget E. Basic income for Canadians – The key to a healthier, happier, more secure life for all. Toronto, ON: James Lorimer & Company Ltd., Publishers; 2018.
 
viii. Bureau du directeur parlementaire du budget. Établissement du coût d’un revenu de base garanti national à l’aide du modèle de revenu de base de l’Ontario. Ottawa, ON; Avril 2018 [cité le 25 avril 2020]. Disponible depuis: https://www.pbo-dpb.gc.ca/web/default/files/Documents/Reports/2018/Basic%20Income/Basic_Income_Costing_FR.pdf

Sincèrement,

 
 

References:

i. Tarasuk V, Mitchell A. Household food insecurity in Canada, 2017-18. Toronto, ON: Research to identify policy options to reduce food insecurity (PROOF); 2020 [cité le 25 avril 2020]. Disponible depuis: https://proof.utoronto.ca/.

ii. Plan d’intervention économique du Canada pour répondre à la COVID-19 [page Web en ligne]. Ottawa: Gouvernement du Canada [mis à jour le 24 avril 2020, cité le 25 avril 2020]. Disponible depuis: https://www.canada.ca/fr/ministere-finances/plan-intervention-economique.html.

iii. Charlebois S, Somogyi S, McGuinty E et al. Canada’s Food Price Report 10th Edition 2020. Disponible depuis: https://cdn.dal.ca/content/dam/dalhousie/pdf/sites/agri-food/Canada%20Food%20Price%20Report%20Eng%202020.pdf

iv. Diététistes en santé publique de l’Ontario (auparavant La société ontarienne des professionnel(le)s de la nutrition en santé publique). Énoncé de position sur les réponses à l’insécurité alimentaire. Novembre 2015. Disponible depuis: https://www.odph.ca/upload/membership/document/2016-02/position-statement-2015-final.pdf.

v. Power E, Belyea S, Collins P. "It's not a food issue; it's an income issue”: Using Nutritious Food Basket costing for health equity advocacy. Can J Pub Health, 2019;110:294-302. Disponible depuis: https://doi.org/10.17269/s41997-019-00185-5.

vi. Riches G. Food bank nations: Poverty, corporate charity and the right to food. 1st ed. New York, NY: Routledge; 2018.

vii. Forget E. Basic income for Canadians – The key to a healthier, happier, more secure life for all. Toronto, ON: James Lorimer & Company Ltd., Publishers; 2018.
 
viii. Bureau du directeur parlementaire du budget. Établissement du coût d’un revenu de base garanti national à l’aide du modèle de revenu de base de l’Ontario. Ottawa, ON; Avril 2018 [cité le 25 avril 2020]. Disponible depuis: https://www.pbo-dpb.gc.ca/web/default/files/Documents/Reports/2018/Basic%20Income/Basic_Income_Costing_FR.pdf